mercredi 9 janvier 2008

LETTRE A UN PROGRAMMATEUR DE FILMS INDIFFERENT



PHOTO: 21 Septembre 2001 en direct sur CNN, le porte parole du gouvernement afghan déclare qu'il livrera Ben Laden à la justice américaine sur présentation de preuves, dont l'existence "accablante" avait été confirmée la veille par Colin Powell. Où sont les preuves? Où en est l'Afghanistan?



Cher J.,

Si je résume ta position quant aux événements du 11 Septembre, tu m’as dit « qu’il n’était pas important d’en connaître les auteurs, que ce n ‘était qu’un avatar parmi d’autres de la politique étrangère impérialiste américaine depuis 2 siècles ». J’en déduis donc que pour toi, il n’est pas important de faire connaître les nombreux films documentaires qui existent sur ce sujet, et qui tordent le cou à la version « disneylandisée » de l’administration américaine.

Je relève que parmi les films que tu passes dans tes soirées-débat , un certain nombre d’entre eux concernent des populations « victimisées » au nom du terrorisme d’Etat. Par exemple en Amérique Latine, en Irlande, en Chine… De coups d’Etat intérieurs en opérations militaires extérieures déclenchées hors droit international, et sans preuves des causes avancées, il existe aujourd’hui dans le monde un peuple particulièrement « victimisé » : Le peuple américain, dont 52% de la population, et 75% des New-Yorkais (sondage ZOGBY été 2006, en augmentation depuis 2004) déclarent avoir au moins des doutes sur la version actuelle des attentats du 11 Septembre, 42% étant sûrs d’un coup monté impliquant le gouvernement américain !

Tu m’as conseillé par ailleurs de relire Howard Zinn et Noam Chomsky, te drapant ainsi dans un voile sacré de connaissances « garanties non alignées » puisque ce sont 2 figures tutélaires d’une certaine vision contestataire de l’histoire sociale des USA. Howard Zinn s’est exprimé clairement, et au travers de ses encouragements et félicitations à David Ray Griffin, il fait plus que douter de la version officielle du 11 Septembre. Quant à Noam Chomsky, sa position semble évoluer quelque peu en cette fin d'année 2007, selon des sources proches de lui. Seraient-ils subitement devenus idiots ?

Etre implicitement indifférent à la possibilité d’intégrer la question du 11 Septembre au corpus informatif que tu défends et diffuse au prétexte qu’il faut prendre du recul et de la hauteur revient à rejeter ces événements aux oubliettes de l’histoire, là où Pearl Harbor a dû sommeiller jusqu’en 1999 (Day of Deceit - The truth about FDR and Pearl Harbor, par Robert B. Stinnett, Touchstone, 1999), ou encore JFK jusqu’en 1976 ( Rapport du HSCA). Or c’est aussi ipso facto nier en 2007 l’existence d’internet (diabolisé par les tenants de la version officielle qui sont en fait ses utilisateurs-propagandistes les plus zélés), et nier l’existence d’un mouvement mondial qui rassemble des millions de personnes qui luttent contre la montre et l’oubli et n’attendent qu’une chose : Que la vérité soit correctement prouvée, les vrais assassins jugés, et que les hommes politiques, les hauts fonctionnaires, les cadres dirigeants, les industriels intègres (il y en a qui ne sont pas meurtriers !) reprennent en main les rennes du pouvoir trop longtemps abandonné aux oligarchies bellicistes intégrées aux structures des pouvoirs public et privé et aux mafias transnationales financières ou terroristes qu’elles fréquentent.

Car ne me dit pas, J., que tu appartiens au camp intégriste des faiseurs de culture pré-pensée, dont l’agitation ultime n’est que celle que les pouvoirs dont nous dépendons ont décidé de nous autoriser parce qu’ils la contrôlent… je vois en toi une aspiration à la liberté plus forte, plus irréductible que celle de ce constat. Le mouvement pour la vérité réclame une sorte de tribunal à la Russell-Sartre du temps de la guerre du Viet-Nam. Le combat populaire de Sartre a juste changé de dimensions. Il ne s’agit plus de dénoncer par exemple l'attentat de la gare de Bologne en 1980 attribué aux Brigades rouges et perpetré par le réseau Gladio entrainé, équipé et financé par la CIA au travers de l'OTAN comme l'ont prouvé plusieurs historiens et hommes politiques depuis, l'attentat de François Mitterand contre lui-même rue de l'Observatoire en 1982, ou encore celui du Rainbow Warrior en 1985, mais bien un quadruple attentat d’auteurs en liberté contre l’humanité toute entière qui fut je te le rappelle, convoquée sciemment par TV interposées au chevet télégénique et voyeuriste des 2 tours. De ce « point de vue », 2980 ressortissants de 16 nations dont 4 français périrent presque accessoirement ce jour-là !

Entendre chaque jour le crépitement des claviers d’universitaires consciencieux et de journalistes besogneux construire une analyse géopolitique du réel sur les décombres escamotés des tours est insupportable, inadmissible car elle s’affranchit de l’indispensable vérité à partir de laquelle devraient aujourd’hui se déployer les politiques étrangères de ces 16 nations.

Les attentats ont notamment permis l’accélération de la mise en place de lois d’exception, perennisées en 2006 par le Military Commission Act, approfondies avec la loi expérimentale HR1955, et très tôt traduites en droit français par les lois Perben2. Il est donc tout aussi urgent d’éclairer les citoyens sur ces lois qui frappent à leur porte.

Les Etats et les Medias craignent de révéler cette réalité, comme nous le montrent le bizarre rappel à l’ordre du sulfureux journaliste Guillaume Dasquié par la DST et sa bizarre confession illico la semaine dernière. Comme l’a finement résumé David Lynch, « la vérité sur le 11 Septembre est tout ce que personne ne voudrait entendre ». La vérité sur le 11 Septembre fait peur. Les plus avisés d’entre nous nient même en bloc la possibilité qu’il y en ait une autre. Elle fait peur parce qu’elle casse le patient montage idéologique qui a érigé la psychose sécuritaire en garante de nos acquis matériels et de nos institutions, et en rempart contre les périls amalgamés de la récession, du chômage, de la précarité, de la corruption, de la contestation, de l’immigration et bien sûr du terrorisme. Sur les décombres du Welfare State, le gouvernement américain a érigé le well Fear State. Elle fait surtout peur à nos élites (qui elles sont parfaitement informées par « leurs » services de renseignement) par son potentiel déstabilisant, c’est-à-dire qu’elle montre combien nos élites n’ont pas confiance dans ceux qui les ont élus ou portés, ni dans un avenir plus juste (malgré les slogans de certains !), ni en elles-même tout simplement. Nos élites se sentent primitivement menacées dans l’exercice de leur pouvoir démocratique, ou pour les plus honnêtes confusément responsables d’actes qui leur ont échappé, dont la version mythifiée s’appuie sur leur opacité même pour proliférer et ainsi répandre une immense incompréhension du monde, des autres, et finalement de soi. De ce dernier point de vue dévastateur, cette cause vaut bien toutes les autres réunies que tu portes sur les écrans à bout de micro ! Sa forme « trans-politique », « trans-partisane » redistribue les cartes des autres causes en particulier altermondialisantes. C’est bien ce caractère « perturbateur », « transquestionnel » vis-à-vis de ces « alter-ordres établis » qui te conduit, et ces associations avec toi, à évacuer la question du 11 Septembre hors de ta sphère d’interaction avec la réalité. Or qui dans ce cas, par ses actes, devient le vrai gardien de la démocratie ? Ceux qui ont peur, ou ceux qui montrent le chemin de la vérité ?

Je comprends cette réaction de « protection sociale », mais le principe de réalité est plus fort. La vérité est en marche. Je ne peux raisonnablement pas ne pas te proposer d’organiser dans ton réseau une soirée-débat autour d’un film commenté par un conférencier, à partir d’une liste de documentaires en VOSTF que tu pourras écrémer à loisir.

Je suis bien sûr un absolu défenseur du principe de tes séances-débat, même si ce n’est jamais gagné, et de ce point de vue, nous avons un précédent encourageant : Notre tournée « 9/11 PRESS FOR TRUTH » a rassemblé chaque fois, sans publicité, 100 à 150 personnes (210 à Genève, 250 à Paris St Germain des Près, 170 à Bruxelles), preuve supplémentaire qu’un public tenace tient à questionner le 11 Septembre 6 ans plus tard.

Bien à toi et ton assistante,

Bluerider, membre de ReOpen911

le 11 Décembre 2007


NB. Après enquête personnelle, le Réseau Voltaire cité ici n’est ni antisémite (entendu çà et là suite à une cooptation malheureuse vite corrigée) ni d’extrême droite (idem) ni marginal (idem). Il est avant tout pacifiste et attaché aux valeurs démocratiques. Mais il est vrai qu’il est non aligné, que son animateur Thierry Meyssan (un bordelais) se cache désormais à l’étranger car il a été récemment à nouveau menacé après son lynchage médiatique il y a 5 ans, et que ses serveurs ne sont plus en France depuis cet été. L’ostracisation permanente dont il est lui aussi victime a donc d’autres raisons, qui ne s’expliquent pas par les quelques défauts des livres de Meyssan (style racoleur, contenu excessivement hypothétique) au demeurant fondés et non contredits 5 ans plus tard par toutes les autres recherches en cours.

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